"La famille Martin" de David Foenkinos

Résumé : 

« J’avais du mal à écrire ; je tournais en rond. Mes personnages me procuraient un vertige d’ennui. J’ai
pensé que n’importe quel récit réel aurait plus d’intérêt. Je pouvais descendre dans la rue, arrêter la première personne venue, lui demander de m’offrir quelques éléments biographiques, et j’étais à peu près certain que cela me motiverait davantage qu’une nouvelle invention. C’est ainsi que les choses ont commencé. Je me suis vraiment dit : tu descends dans la rue, tu abordes la première personne que tu vois, et elle sera le sujet de ton livre .»

Mon avis : 

A contrario de ma dernière lecture de David Foenkinos "Les deux sœurs" qui m'avait laissé un sentiment partagé, la lecture de "La famille Martin" m'a totalement conquise.

L'écriture de David Foenkinos reste comme à l'accoutumée un vrai bonheur et l'idée sur lequel repose ce roman est plus qu'original.

En effet, tout part d'une situation classique qu'est celle de la constatation par l'auteur du syndrome de la page blanche. Comment retrouver de nouveau un thème aussi passionnant pour soit que pour les lecteurs à venir ?
Pourquoi ne pas tout simplement descendre dans la rue et écrire sur la vie de la première personne rencontrée ?
Et bien c'est justement ce que va décider de faire l'auteur dans ce nouveau roman et c'est une vraie réussite !
Loin d'un roman ennuyeux dépeignant la vie de cette famille inconnue, l'auteur nous offre un regard très intéressant sur le travail de l'écrivain et sur les possibilités qu'offre l'écriture d'une biographie.

Bien loin de ces œuvres ordinaires qui lui permettent d'adopter une posture omnisciente, l'auteur ici va être forcé de composer son écriture en fonction de ce que ces protagonistes voudront ou non bien lui révéler sur leur vie tant professionnelle que privée.

Cela conduira bien inévitablement l'auteur à se livrer lui-même à ses personnes qui vont devenir petit à petit bien plus qu'un simple sujet d'appui pour l'écriture du roman. Et ceux, malgré sa volonté de toujours laisser une distance pour rester impartial dans l'écriture.

Certaines situations ou phrases ne manqueront inévitablement pas de faire échos à des situations, sentiments que le lecteur peut ressentir, vivre. J'en ai d'ailleurs relevé quelques-uns qui m'ont beaucoup plu et que je souhaite retenir.

J'ai aimé passer ces 240 pages aux côtés de Madeleine, Valérie, Patrick, Jérémie, Lola et Yves.

Une vraie belle réussite ! Un vrai bonheur !
Je vous le conseille fortement !